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Santé : les arrêts de travail en hausse

Publié le 30 juillet 2024
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Vous avez dû vous absenter en 2023 pour soigner une grippe, une tendinite ou parce que vous étiez épuisé ? Vous n’êtes pas le seul. Le nombre et la durée des arrêts de travail sont en hausse en 2023. Une mauvaise nouvelle pour notre santé, mais aussi pour les finances de la Sécurité sociale, des patients et des mutuelles

Le taux d’absentéisme en hausse

Si nous avons été moins souvent absents en 2023 qu’en 2022, le nombre d’arrêts maladie reste supérieur à son niveau de 2019, dernière année avant la pandémie de COVID-19 et devenue période de référence. Le taux d’absentéisme s’élevait à 6,11 % en 2023 contre 6,70 % en 2022. Il était seulement de 5,54 % en 2019.*

Au cours de l’année 2023, 38 % des salariés ont été absents au moins une fois. Un chiffre quasiment identique à 2019 (37 %) et en baisse par rapport à 2022 (47 %) qui s’explique en partie par le recul du COVID-19 et par le télétravail. 63 % des personnes qui ont la possibilité de télétravailler ont déclaré avoir déjà eu recours au télétravail pour éviter un arrêt maladie. ****

Des arrêts de travail de plus en plus longs

La durée des arrêts de travail est également en hausse. Elle est passée de 18,4 jours en 2022 à 20,8 jours en 2023. Le nombre de congés maladie de plus de 90 jours a bondi de 42 % entre 2019 et 2023****. 

Cette évolution serait due à l’augmentation du nombre d’absences pour des raisons liées à la santé mentale, comme la dépression et le burn-out. Elles représentent 25 % des arrêts de travail et touchent une population de plus en plus jeune (41,6 ans en moyenne en 2023 contre 43,3 ans en 2019). Chez les moins de 30 ans, les arrêts pour des troubles psychologiques ont progressé de 9,5 points entre 2019 et 2023. Avec 25,6 % des prescriptions, c’est le premier motif d’absentéisme.**

Les conséquences sur les dépenses de santé

Cette hausse des arrêts de travail coûte cher à la Sécurité sociale. À tel point que la Cour des comptes, dans un rapport de mai 2024, a préconisé de porter à 8 jours le délai de carence et donc de ne plus indemniser les absences courtes. 

Le phénomène impacte aussi les organismes de mutuelle et de prévoyance. En effet, de nombreuses assurances santé versent un complément de salaire à leurs clients lorsqu’ils perçoivent des indemnités journalières. Le montant des sommes payées aux adhérents a augmenté de :

  • 3,6 % entre 2022 et 2023 ;
  • 13 % entre 2019 et 2023. ***

Mais être en arrêt représente surtout une perte financière pour les patients. Heureusement, certaines entreprises du secteur privé fournissent à leurs salariés des contrats collectifs protecteurs, avec versement d’un complément de salaire et prise en charge des jours de carence.

Vous pouvez aussi profiter de ces prestations en souscrivant un contrat individuel. Plusieurs mutuelles pour travailleurs non-salariés garantissent le maintien des revenus lors d’un arrêt de travail. 

 

*Baromètre Ayming/AG2R LA MONDIALE
** Datascope 2024 Axa
*** Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) 
**** Hello Work Place