Migraines : ces traitements très efficaces… qui ne sont pas remboursés
Les personnes souffrant de migraine n’ont pas fini d’avoir mal au crâne ! De nouveaux traitements permettent de soigner leurs céphalées, mais l’Assurance maladie refuse de les rembourser. On vous explique pourquoi et comment votre mutuelle santé peut, en partie, y remédier.
De nouveaux traitements à l’efficacité reconnue…
Depuis 2021, les neurologues peuvent prescrire à leurs patients atteints de migraines de nouveaux traitements. En langage scientifique, on les appelle les antagonistes du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP). Mais ils sont plus connus sous leur nom commercial : Ajovy, Emgality et Aimovig.
Les deux premiers sont disponibles uniquement dans les officines hospitalières. Le dernier est aussi vendu par les pharmacies de ville. Ces solutions injectables s’adressent aux personnes qui :
- Souffrent de migraine sévère avec au moins 8 jours de migraine par mois ;
- Sont en échec à au moins deux traitements prophylactiques ;
- N’ont pas d’atteinte cardiovasculaire.
Les médecins et la Haute Autorité de santé (HAS) reconnaissent l’efficacité de ces nouveaux traitements de la migraine. Pour les neurologues, ils permettent d’obtenir des résultats dans 70 % des cas. L’HAS parle d’un service médical rendu important. Ces conclusions devraient autoriser, en théorie, le remboursement de ces médicaments à 65 % par l’Assurance Maladie et la mutuelle.
…Mais jugés beaucoup trop cher
Mais l’efficacité d’un traitement n’est pas le seul critère qui conditionne la prise en charge. L’HAS se base aussi sur l’amélioration du service médical rendu (ASMR). Les CGRP ont reçu un avis de niveau 5 (V). L’instance administrative considère que ces remèdes n’apportent pas d’amélioration du service médical par rapport aux autres médicaments déjà existants.
Pour être remboursés, les CGRP doivent alors coûter moins cher que les traitements de références disponibles. Le problème ? Ces derniers valent une dizaine d’euros tandis que les nouveaux médicaments sont vendus plus de 200 euros par les fabricants. Une différence de prix qui s’explique par les années de recherche nécessaires pour leur mise au point, le coût de fabrication et le conditionnement (stylo injectable pour les CGRP contre simples comprimés pour les traitements de référence.).
En attendant la reprise des négociations entre l’État et les laboratoires pharmaceutiques, les patients doivent mettre la main à la poche s’ils souhaitent se soigner grâce aux CGRP.
L’absence de prise en charge par la Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) empêche les complémentaires santé de financer les traitements de dernière génération. Cependant, toutes les mutuelles, même les mutuelles pas chères, disposent d’un fond social.
Ce fond social peut subventionner, au cas par cas, des soins peu ou pas remboursés par la Sécurité sociale (prothèse dentaire, cure thermale, lunettes, etc.). Si votre médecin vous a prescrit de l’Ajovy, de l’Emgality ou de l’Aimovig, vous pouvez envoyer une demande d’aide financière. Après examen de votre dossier, l’organisme pourrait accepter, à titre exceptionnel, de payer une partie de la facture.