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Cyclone Chido : moins de 10 % des logements sont couverts par une assurance habitation à Mayotte

Publié le 18 décembre 2024
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Le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte a mis en lumière une problématique cruciale : la très faible proportion d’habitants disposant d’une assurance habitation. Cette situation complique considérablement les démarches d’indemnisation pour la majorité des sinistrés.

Un département le moins assuré en France  

Selon le ministère de l’intérieur, « à peine 10 % » des habitations sont couvertes par une assurance multirisque habitation (MRH). Dans un rapport réalisé en 2020 par l’Inspection générale des finances et le Conseil général de l’environnement, ce sont seulement 6 % des logements qui sont assurés.

Plusieurs facteurs expliquent ce taux alarmant de non-assurance à Mayotte :

  • Précarité économique : Mayotte est l’un des départements français les plus pauvres, avec une grande partie de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Cette situation économique rend l’accès à l’assurance habitation difficile pour de nombreux ménages ;
  • Habitat informel : une proportion significative des habitants réside dans des logements précaires ou informels, souvent construits sans autorisation. Ces habitations sont généralement inéligibles à l’assurance, laissant leurs occupants sans protection en cas de sinistre habitation ;
  • Manque de sensibilisation : l’absence d’information et de sensibilisation sur l’importance de l’assurance habitation contribue également à cette situation. Beaucoup ignorent les risques encourus et les avantages d’une telle couverture.

L’indemnisation en cas de catastrophe naturelle

une pile de dossiers de location d'appartement sont posés sur une table

En France, lorsqu’une catastrophe naturelle est reconnue par arrêté ministériel, les assurés bénéficient d’une indemnisation spécifique.

 Les étapes clés sont :

  1. Reconnaissance officielle : l’État publie un arrêté reconnaissant l’état de catastrophe naturelle pour les zones touchées ;
  2. Déclaration du sinistre : les assurés disposent de 30 jours (et non plus 10) à partir de la publication de l’arrêté pour déclarer les dommages à leur assureur ;
  3. Indemnisation : après expertise, l’assureur indemnise les dommages matériels directs causés par la catastrophe, selon les termes du contrat.

Au vu de l’ampleur du cyclone, provoquant des vents supérieurs à 145 km/h, la reconnaissance ministérielle devrait se faire sous peu.

Cependant, pour bénéficier de ce dispositif, il est impératif d’avoir souscrit une assurance habitation incluant la garantie catastrophes naturelles. Sans cette couverture, les sinistrés ne peuvent prétendre à aucune indemnisation, les laissant seuls face aux conséquences financières des destructions subies.