Où en est le covoiturage des Français ?
En 2019, 3 % des Français déclarent avoir covoituré dans la voiture de quelqu’un d’autre. Si les grèves et l’inflation ont favorisé le recours au covoiturage pour les itinéraires longue distance, nous sommes encore nombreux à rester seuls dans notre véhicule pour les trajets domicile-travail.
8 conducteurs sur 10 sont seuls dans leur voiture lorsqu’ils vont au travail
Entre le 31 mai et le 18 juin 2023, la société d’autoroute Vinci a observé les automobilistes aux abords des grandes agglomérations (Paris, Nantes, Biarritz, Montpellier, Aix-en-Provence, Bordeaux…). Résultat, huit conducteurs sur dix sont seuls dans leur voiture pour leurs trajets domicile-travail.
L’autosolisme, le fait d’être seul dans son véhicule, est particulièrement fort aux heures de pointe. À 8 heures du matin, 87 % des automobilistes sont seuls dans l’habitacle. Après 10 heures, le taux d’autosolisme descend à 78 %. Les conducteurs sont aussi plus enclins à covoiturer à l’approche du week-end : le vendredi, 18 % des voitures observées accueillent plus d’une personne, soit 2 % de plus que les autres jours de la semaine.
C’est en Île-de-France qu’on partage le plus son trajet. Le taux d’autosolisme n’est que de 74,5 %. Le covoiturage a également le vent en poupe à Toulon et Lyon. A Toulon, 77,5 % des conducteurs voyagent en solo. Quant aux Lyonnais, ils ne sont que 78,2 % à rouler sans personne à leurs côtés. Marseille, étudiée pour la première fois, a des progrès à faire. Dans les quatre sites phocéens participants à l’observation, plus de 9 automobilistes sur 10 étaient seuls dans leur voiture.
Le plan du gouvernement pour développer le covoiturage
Si l’autosolisme est en léger recul par rapport à l’année dernière, on est loin des objectifs fixés par le gouvernement. En 2022, le taux d’occupation des véhicules était de 1,26 personne quand Matignon aimerait qu’il passe à 1,75 afin de respecter les ambitions de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).
Pour inciter les automobilistes à partager leurs trajets, l’État a mis en place un plan national pour le covoiturage du quotidien. Il prévoit notamment le versement d’une prime de 100 euros à ceux qui débutent dans le covoiturage de courte distance. Les collectivités locales, à travers des subventions, et les employeurs, avec le forfait mobilités durables, mettent aussi la main à la poche.
Les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à se mobiliser. Afin de faciliter la vie des covoitureurs, les sociétés d’autoroute installent des aires dédiées au covoiturage. Chauffeurs et passagers peuvent s’y retrouver en toute sécurité pour prendre la route ensemble.
Covoiturage, que dit l’assurance ?
Vous voudriez vous lancer dans le covoiturage pour faire du bien à la planète et soulager votre porte-monnaie ? Pensez à vérifier les conditions de votre contrat d’assurance auto.
Vous n’avez pas besoin de souscrire à une option particulière. L’assurance responsabilité civile suffit pour couvrir vos passagers en cas d’accident. Si vous avez choisi une meilleure assurance auto, au tiers intermédiaire ou tous risques, ils sont également protégés.
Mais vous devez néanmoins respecter certaines conditions. Le covoiturage doit notamment rester désintéressé. Vos passagers peuvent payer une participation aux frais (essence et péage), mais vous ne devez pas retirer de bénéfices de cette pratique. Si vous covoiturez pendant vos trajets domicile-travail, vérifiez que vous les avez bien déclarés à votre assureur. Enfin, ne laissez votre invité conduire que si votre contrat inclut une clause de prêt de volant.