15 millions de Français sont en situation de précarité mobilité

Entre les frais engendrés par une voiture (prix du carburant, de l’entretien et de l’assurance auto) et l’absence d’alternative à la voiture, de nombreuses personnes ne peuvent pas se déplacer comme elles le souhaiteraient. On parle de précarité mobilité. Et malheureusement, elle touche de plus en plus de Français. C’est ce que révèle une étude de l’association Wimoov du groupe SOS en partenariat avec Macif. LeLynx.fr revient sur ce baromètre.

Une précarité mobilité qui touche de plus en plus de personnes

15 millions. C’est le nombre de Français qui sont touchés par la précarité mobilité d’après le dernier baromètre de l’association Wimoov. Réalisée avec le ministère de la Transition écologique, la SNCF et l’ADEME, cette étude s’appuie sur les réponses de plus de 12 000 personnes entre décembre 2023 et mars 2024.

Et les chiffres révèlent une situation inquiétante : 15 millions, c’est 1,7 millions de plus qu’en 2022, lorsque le baromètre précédent a été publié. Autrement dit, la situation de précarité mobilité s’est dégradée ces deux dernières années.

40 % des personnes interrogées affirment avoir été obligées d’annuler un trajet au moins une fois au cours de ces cinq dernières années. Parmi les déplacements les plus touchés, on note les rendez-vous médicaux, les activités sportives et de loisirs ainsi que les visites à la famille ou à des amis.

Les raisons de cette précarité mobilité sont multiples : des faibles revenus, l’augmentation du prix du carburant, l’absence d’alternative à la voiture, etc.

Des difficultés à se déplacer pour les plus modestes

Cette précarité mobilité touche tous les profils, les actifs comme les inactifs, toutes les générations, les jeunes comme les plus vieux, ainsi que tous les lieux, les villes de banlieue comme les villes de campagne.

Toutefois, les personnes les plus touchées sont, sans surprise, les plus modestes :

Par ailleurs, les demandeurs d’emploi, les ouvriers et les employés sont les personnes le plus susceptible de posséder des véhicules anciens et polluants. Et avec l’instauration des Zones à faibles émissions (ZFE) dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants, cela vient renforcer cette situation de précarité mobilité. En effet, les Français qui ne disposent pas de la vignette Crit’Air ne peuvent plus utiliser leur véhicule et nombreux d’entre eux n’ont pas les moyens de se déplacer autrement. 11,5 % des interrogés déclarent être dépendants à leur voiture.

Par ailleurs, même s’il existe des aides financières pour acheter une voiture plus écologique, 67 % des personnes ne les connaissent pas. À côté de cela, plus d’une personne interrogée sur deux ne compte pas acheter une voiture électrique en raison du coût.