Qu’est-ce qui explique l’augmentation de l’assurance habitation en 2024 ?
Cette augmentation s’inscrit dans une tendance déjà observée en 2023. Mais si l’an dernier le gouvernement avait négocié avec les assureurs un plafonnement au niveau de l’inflation de la hausse des tarifs pour les ménages, tout indique que la promesse ne sera pas reconduite l’an prochain.
La hausse des catastrophes naturelles
L’une des raisons qui peut justifier l’augmentation de votre assurance habitation est la hausse du taux de sinistres habitation. En effet, les assureurs habitation peuvent élever les cotisations pour compenser les indemnisations de ces sinistres. Or, depuis quelques années, les catastrophes naturelles se sont multipliées.
Les catastrophes naturelles jouent un rôle majeur dans l’augmentation du prix de l’assurance habitation. Les assureurs répercutent les coûts des remboursements liés au risque climatique (tempêtes, grêle, inondations…) sur leurs tarifs.
En 2022, le montant de ces remboursements a atteint 10,6 milliards d’euros, contre une moyenne de 3,6 milliards sur la période 2011-2021. Les épisodes de sécheresse sont les plus significatifs. Le coût de ce type de sinistre a même été multiplié par 5 en seulement 5 ans.
Pour l’année 2023, le chiffre définitif n’a pas encore été annoncé. Il devrait probablement dépasser le montant de la facture totale de 2022. Les tempêtes Ciaran et Domingos, qui ont touché le nord de la France, représentent, à elles-seules, 1,3 milliard d’euros. Quant au tremblement de terre qui s’est produit dans l’ouest de la France en juin 2023, le coût des dégâts est supérieur à 350 millions d’euros.
Si votre assurance habitation a augmenté, ayez le réflexe malynx de comparer les offres afin de trouver une assurance habitation moins chère.
Le poids de la réassurance sur la hausse des tarifs
La réassurance, qui est l’assurance des assureurs, joue également un rôle dans cette augmentation. En effet, un tiers de l’augmentation des primes est attribuable au coût de réassurance, ce qui se traduit par un surcoût moyen d’environ 10 euros par an pour un contrat, qu’il s’agisse d’une assurance multirisque ou non.
Avec le coût des évènements climatiques de ces dernières années, celui de la réassurance s’est accru. Les assureurs le répercutent et cela contribue à l’augmentation de l’assurance habitation.
L’augmentation du coût de la construction des habitations
La prime d’assurance habitation peut augmenter selon l’indice FFB (Fédération Française du Bâtiment). Depuis 1941, cet indice permet d’évaluer les variations des coûts de construction d’un trimestre à l’autre. Pour ce faire, la Fédération Française du Bâtiment se base sur :
- L’évolution du coût des matériaux de construction ;
- L’évolution du coût de la main d’œuvre.
Les assureurs calculent ainsi le prix des assurances habitation en fonction du taux de cet indice FFB.
Or, l’inflation, en particulier dans le secteur énergétique, a eu un impact considérable sur le prix de certains matériaux essentiels aux réparations de logement. Des matériaux comme le ciment, la vitrerie-miroiterie et les tuiles nécessitent beaucoup d’énergie pour leur production.
Ainsi, l’indice du coût de la construction a connu une hausse significative ces dernières années, ce qui a entraîné une augmentation de 6,6 % en 2021 et 2022, ainsi que de 2,3 % au premier semestre de 2023. Les assureurs prennent en compte cet indice pour relever leurs tarifs.
L’augmentation des taxes
Chaque contrat d’assurance habitation inclut une taxe fiscale que les assureurs reversent à l’État. Ces taxes s’appliquent sur certaines garanties habitation. C’est notamment le cas de la taxe sur la garantie responsabilité civile, la garantie incendie ou la garantie protection juridique.
Par ailleurs, l’État peut décider d’augmenter ces taxes ou d’appliquer un prélèvement forfaitaire sur une nouvelle garantie. Cela a ainsi un impact sur la prime d’assurance habitation.
Cela sera bientôt le cas de la taxe Cat’ Nat’. Il s’agit d’un pourcentage prélevé sur les contrats d’assurance habitation et qui permet de financer le régime des catastrophes naturelles. A partir du 1er janvier 2025, ce prélèvement passera de 12 % à 20 %
Les sinistres classiques plus coûteux
Même les sinistres classiques, tels que les dégâts des eaux et les incendies, sont devenus plus coûteux. Le coût moyen des dommages a augmenté de 6,4%, avec un incendie, qui peut désormais coûter entre 150 000 et 600 000 euros pour un assureur. Il s’agit du premier poste de dépense en assurance habitation.
En somme, les primes d’assurance habitation sont soumises à de multiples pressions qui pourraient les faire augmenter de manière significative en 2024. Les facteurs tels que le changement climatique, l’inflation, les sinistres coûteux — voire les cambriolages ou les récentes émeutes — contribuent tous à cette tendance à la hausse.
Les autres critères d’augmentation de l’assurance habitation
L’augmentation annuelle des assureurs habitation
Les compagnies d’assurance habitation ont le droit d’augmenter leurs tarifs le 1er janvier de chaque année. Toutefois, votre assureur doit vous en informer par le biais d’un avis d’échéance. Celui-ci doit vous être envoyé 15 jours minimum avant la date limite de résiliation du contrat d’assurance habitation.
Un changement de situation de l’assuré
Les assureurs calculent le prix d’une assurance habitation en fonction de divers facteurs. En effet, les risques et les sinistres à assurer ne sont pas les mêmes selon le profil des assurés.
Voici quelques critères qui sont pris en compte lors du calcul de la prime d’assurance habitation :
- Votre profil et votre situation personnelle (étudiant, salarié, célibataire, marié, enfants à charge, etc.) ;
- Le lieu géographique de votre logement ;
- La superficie de votre logement ;
- La valeur de vos biens à protéger (meubles, appareils électroménagers, etc.) ;
- Le nombre de personnes à assurer ;
- Les garanties souscrites.
Par ailleurs, si votre situation personnelle évolue, alors les cotisations de votre assurance habitation évolueront aussi.
- Vous déménagez : si la surface de votre nouveau logement est plus grande, alors le coût de l’assurance habitation va augmenter. Par ailleurs, si votre appartement ou votre maison se trouve dans une zone géographique à risque, les assureurs habitation auront tendance à appliquer une hausse de tarif. Par exemple, les zones propices aux avalanches ou proches d’un site industriel classé dangereux sont considérées « à risque ».
- Vous changez de statut marital : la prime d’assurance habitation est moins élevée pour une personne qui vit seule que pour un couple ou une famille avec des enfants.
Comment limiter l’augmentation de l’assurance habitation ?
Vous souhaitez limiter le coût de votre assurance habitation ? Il existe quelques solutions. Par exemple, vous pouvez :
- Comparer les différentes offres : vous êtes à la recherche d’une assurance habitation pas chère ? Vous pouvez effectuer des devis d’assurance habitation pour trouver le contrat qui convient le mieux à vos besoins ;
- Ajuster les garanties : pour réduire votre prime, vérifiez si les garanties incluses dans votre contrat d’assurance habitation correspondent bien à vos besoins ;
- Revoir le montant de la franchise : la franchise d’assurance habitation correspond à la somme qui reste à votre charge à la suite de l’indemnisation d’un sinistre. Son montant est lié au prix de votre assurance habitation. Ainsi, si vous participez davantage à la prise en charge d’un sinistre, vos cotisations diminueront.
Comment contester une augmentation d’assurance habitation ?
Vous pouvez demander des explications à votre assureur quant à l’augmentation de votre assurance habitation. Cette demande peut être réalisée par téléphone, par mail ou bien via le service de réclamation de votre assureur. Il est possible de réaliser l’ensemble de ces démarches via votre espace client.
Si la réponse de votre assureur ne vous satisfait pas, vous pouvez résilier votre assurance habitation en cas de hausse de tarif. Toutefois, pour rappel, cette augmentation de la prime ne doit pas être liée à :
- Une clause d’indexation prévue dans le contrat d’assurance habitation ;
- Une disposition légale telle qu’une hausse des taxes imposée par l’État.
Pour procéder à la résiliation de votre assurance habitation, veillez à bien respecter le délai de préavis indiqué sur votre contrat. En général, il est fixé à 30 jours.
Si une clause d’indexation ne figure pas sur votre contrat d’habitation, votre assureur doit demander votre accord avant de réévaluer le tarif. Vous pouvez ainsi refuser l’augmentation de l’assurance habitation si cette hausse ne vous convient pas.
Pour rappel, la résiliation de votre assureur est possible par téléphone, par mail ou par courrier. Si besoin, découvrez notre exemple de lettre de résiliation d’assurance habitation.
Grâce à la loi Hamon, vous pouvez résilier votre contrat d’assurance habitation à tout moment après sa première date d’anniversaire.