L’interdiction du diesel en France : quelles sont les villes concernées et les règles à suivre ?

L’interdiction du diesel est actée pour l’année 2035 en Europe. En France, il est impossible pour certains modèles (diesel comme essence) de circuler dans les métropoles les plus polluées. Quelles villes et quels véhicules sont concernés par cette interdiction ? Petit tour d’horizon, par votre comparateur d’assurance auto LeLynx.fr.

Quelles villes interdisent les moteurs diesel ?

La mise en œuvre des ZFE-m

Actuellement, il n’existe pas de villes ayant complètement interdit les véhicules diesel.

Pour autant, les véhicules thermiques (essence et diesel) seront interdits au sein de l’Union européenne à partir de 2035. En effet, l’Europe a l’ambition de devenir le premier continent neutre pour le climat, grâce au pacte vert européen qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

Pour cela, la France met en place des actions concrètes pour diminuer la pollution atmosphérique produite par les voitures. Ces mesures passent notamment par une interdiction progressive du diesel.

L’une des mesures phares est la mise en œuvre de ZFE-m, ou ZFE, c’est-à-dire les zones à faibles émissions mobilité. Ce dispositif s’appuie sur des vignettes Crit’Air, qui classent les véhicules selon leurs émissions polluantes. 

Les ZFE concernent principalement les grandes métropoles, villes les plus exposées à la pollution aux particules fines :  

• Aix-Marseille ;
• Clermont-Ferrand ;
• Grenoble ;
• Lyon ;
• Montpellier ;
• Nice ;
• Paris et le Grand Paris ;
• Reims ;
• Rouen ;
• Saint-Étienne ;
• Strasbourg ;
• Toulouse.

Hors du pays, de très nombreuses capitales et villes se mettent à interdire le diesel. Par exemple : Bruxelles, Rome, Athènes, Barcelone, Hambourg.

Bon à savoir : en mars 2024, le ministre de la Transition écologique a annoncé que la qualité de l’air s’améliore dans les agglomérations soumises au dispositif des ZFE. En conséquence, le dispositif s’allège pour les villes ne dépassant plus les seuils réglementaires de qualité de l’air, comme Marseille, Rouen et Strasbourg. Cependant, Strasbourg compte maintenir le dispositif.

Plan Climat : interdiction du diesel à Paris

Paris souhaite progressivement interdire le diesel, dans le cadre du Plan Climat, découlant de l’Accord de Paris de 2015. Cette interdiction entre progressivement en vigueur :

• Depuis 2017, les diesels datant d’avant 2001, possédant la Crit’Air 5 sont bannis en semaine entre 8 h et 20 h ;
• Depuis 2019, ces mêmes mesures s’appliquent aux diesels Crit’Air 4 ;
• Depuis juillet 2019, la métropole du Grand Paris a interdit les Crit’Air 5 sur toutes les communes qui entrent dans la zone de l’A86 ;
• Depuis le 1er juin 2021, les voitures de catégorie Crit’Air 4 ne peuvent plus circuler au sein du Grand Paris, délimité par l’autoroute A86. Il s’agit principalement des véhicules diesel mis en circulation avant 2006 ainsi que des deux-roues d’avant 2004. La circulation leur est donc interdite tous les jours de 8 h à 20 h du lundi au vendredi (sauf les jours fériés) ;
• À partir du 1er janvier 2025, Paris devra interdire les véhicules diesel de plus de 14 ans, et les véhicules essence de plus de 19 ans (Crit’Air 3) dans sa ZFE, du lundi au vendredi de 8 h à 20 h. 
• À partir de 2028, les véhicules Crit’Air 2 pourraient être interdits de circulation dans plusieurs métropoles, dont Paris et Lyon. Cela concerne les véhicules diesel mis en circulation après 2011, et les véhicules essence immatriculés entre 2006 et 2010. 

Une interdiction totale du diesel en 2035

Au mois de juin 2022, le Parlement européen a voté en faveur de l’interdiction des voitures thermiques en 2035, diesel et essence compris. Il ne s’agit pas réellement d’une interdiction totale des voitures thermiques. À partir de 2035, la vente de ces véhicules sera interdite. Leur circulation sera toujours autorisée après cette date. Par ailleurs, la vente de voitures diesel et essence d’occasion sera également possible.

En actant cette décision, l’Union européenne souhaite atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050.

Initialement, le plan Climat porté par l’ancien ministre de Transition écologique Nicolas Hulot prévoyait la fin des ventes de moteurs diesel et essence en 2040. Cette volonté a été traduite dans la loi Mobilités, qui prévoit « la fin de la vente des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs utilisant des énergies fossiles d’ici à 2040 ». 

Interdiction du diesel en France : les inquiétudes

Malgré une électrification accélérée du parc automobile, l’interdiction du diesel semble difficile à atteindre. En effet, une large partie des véhicules en circulation sont thermiques. En 2021, au sein du marché de l’automobile, la répartition par motorisation est la suivante :

• Essence : 40 % ;
• Diesel : 19,6 % ;
• Hybride non rechargeable : 19,6 % ;
• Hybride rechargeable : 9,1 % ;
• 100 % électrique : 8,9 % ;
• Autres : 2,8 %*.

*Données tirées de l’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles)

Par ailleurs, des voix s’élèvent contre les conséquences sociales de l’interdiction du diesel, notamment en termes d’emploi. Depuis l’annonce de l’interdiction du diesel, plusieurs syndicats craignent la suppression d’emplois. Dans un communiqué publié en 2019, Force Ouvrière indiquait que 340 000 emplois seraient « sous la menace d’une casse sociale sans précédent en France ».

Certains professionnels partagent cette crainte, et redoutent que le nombre d’emplois supprimés dépasse celui des postes créés dans le cadre d’un parc automobile tout électrique. 

Pour ou contre l’interdiction du diesel ?

Les avantages de l’interdiction du diesel

L’interdiction du diesel présente de nombreux avantages, surtout d’un point de vue environnemental. Le diesel, comme l’essence, émet des oxydes d’azote ainsi que des benzopyrènes, des particules fines cancérigènes à l’origine de nombreuses allergies et maladies respiratoires.

Dans les grandes villes, le taux de particules fines et ultrafines dépasse très largement les taux légaux européens. Le secteur de l’automobile participe directement à la pollution atmosphérique. Selon l’agence internationale de l’énergie (AIE), le transport routier représente près de 20 % des émissions mondiales de CO2. Pour participer à la réduction du réchauffement climatique, il est nécessaire que le nombre de voitures neuves zéro émission atteigne plus de 57 % d’ici 2030. 

Les inconvénients de l’interdiction du diesel

La fin des véhicules thermiques divise le débat public. Si beaucoup s’accordent sur l’utilité et la nécessité écologique de mettre un terme aux voitures les plus polluantes, d’autres s’interrogent sur la faisabilité de ce projet.

Outre les inquiétudes en matière d’emploi, la question économique reste centrale. La transition vers le tout électrique implique un coût. 

D’abord, pour les constructeurs automobiles qui ont dû mettre un coup d’accélérateur pour électrifier rapidement leurs modèles alors que l’État poussait vers l’achat de voitures diesel il y a encore une dizaine d’années.

Ensuite, pour les particuliers : les véhicules électriques et hybrides restent relativement chers, y compris lorsqu’il s’agit d’un modèle d’occasion. Malgré les aides financières publiques, comme la prime à la conversion et le bonus écologique, la fin des voitures diesel et essence semble encore loin.

Par ailleurs, la France compte encore peu de bornes électriques par rapport aux ambitions affichées. Actuellement, il y a 120 000 bornes publiques de recharge électrique alors que le nombre de voitures électriques a progressé rapidement sur une courte période. Au premier trimestre de 2024, les ventes de voitures électriques ont augmenté de 14,85 %* par rapport à l’année précédente.  

*Chiffre de NGC-Data

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Pour résumer : les infos et dates clés sur l’interdiction du diesel 

• À partir du 1er janvier 2025, les véhicules Crit’Air 3 (essence d’avant 2006 et diesel d’avant 2011) auront l’interdiction de circuler dans les métropoles de Paris et Lyon ;
• L’interdiction à la circulation des véhicules Crit’Air 2 (Essence d’avant 2010 et diesel d’après 2011) pourrait arriver en 2028 ;
• L’Europe et la France visent l’interdiction de la vente de véhicules diesel et essence pour 2035. Cependant, ces véhicules pourront toujours circuler et être achetés d’occasion.